jeudi 15 mars 2012

En trois temps


Me voilà déjà dans la dernière ligne droite de mon stage. Deux mois qui me semblaient si loin lorsque mes pieds se sont posés en terre africaine. Malgré mes doutes, j'ai appris à aimer cette terre. Nous revenons juste d'une fin de semaine à Bobo Dioulasso, seconde ville du pays. Et ce retour à Banfora m'a fait réaliser à quel point j'aime cette ville qui m'a accueillie voilà 40 jours.
J'ai appris à vivre ici et je peux maintenant dire que je vis l'Afrique en 3 temps. D'abord avec le corps, puis avec la tête et enfin avec le coeur! Parce que d'abord, c'est le corps qui reçoit tout.: les bruits, la chaleur et les foules de la capitale, plus tard la poussière, les odeurs d'essence de et viande grillée, et cette chaleur toujours implacable de Banfora!
Et là, C,est le choc. Les sens qui captent tout, c'est moi qui ralentit, qui se pose, prend le pouls de la terre, s'en imprègne. C'est l'Afrique corporelle.
Inévitablement, c'est avec la tête que mon périple continue. Une tête qui doit d'abord observer, mais qui veut souvent agir trop vite. Il reste que les gens que je rencontre, les discussions que j'ai, le travail que j'accomplis à travers mon stage, les moments que je passe en famille, entre amis, même seule. Tout ça m'enrichit et me fait apprendre. Ma tête s'emplit de 1001 chose qui resteront en moi pour toujours. Banfora s'immisce petit à petit dans mon esprit et je ne peux que m'en réjouir. C'est l'Afrique de la tête!
Finalement, et c'est là toute la beauté de cette expérience, je vis l'Afrique avec le coeur. Les sentiments que je vis colorent tout, absolument tout autour de moi.: les couchers de soleil, le goût de la mangue, le dioula que j'entends, la chaleur de l'air et des gens. Des sentiments aussi variés que la plénitude, la joie, l'émerveillement, l'amour de la ville et des milliers de coeurs qui y battent, tant de gestes si simples qui me remplissent. Seulement ressentir et vivre l'Afrique du coeur.
Mon corps, ma tête et mon coeur me disent que ce que je suis en train de vivre, c'est unique, c'est énorme, c'est beau tout simplement. Et c'est peut-être dans plusieurs années que je réaliserai l'ampleur de la chance que j'ai en ce moment.

Béatrice Gagnon

Témoignage

On m’a demandé de témoigner de mon expérience, mais comment bien expliquer tout ce que je vis ici! L’analyser me prendra peut-être toute ma vie. J’avais tant d’attentes, mais j’ai eu finalement tant de surprises. Ma première fut ma fragilité, moi qui me croyais invincible. Pourtant, il n’a suffi que de me séparer de mon groupe dans cet environnement si différent du mien pour me faire vivre un choc qui m’a complètement bouleversé. Comment croire que ces douze heures de vol aérien ne nous ait pas amené sur une autre planète, ou du moins dans une autre époque. Ici, partager n’est même plus apprécié, c’est la normalité. Ici, pour une importante fête religieuse, ma famille pourtant catholique a préparé un mets typique pour des enfants musulmans. Ici les gens disent bonjour à tous ceux qu’ils croisent, même sans les connaître. Mon entrée dans le monde de 22 orphelins, mon milieu de stage, m’a également bouleversé. J’avais les larmes aux yeux, je n’arrivais pas à comprendre comment ils pouvaient être autant joyeux et polis. Leur sourire et leur gentillesse resteront gravés dans ma mémoire à tout jamais. Ces enfants sont arrivés pour la plupart avec le ventre gonflé par la malnutrition, sans aucun espoir d’avenir devant eux. Ils partent maintenant tous les matins à l’école, bien nourris en quantité et en qualité. Bien sûr, ils ne posséderont aucun coffre de jouets, mais ils ont une aide aux devoirs et un lit pour dormir. Je croyais que ce que je pourrais leur apporter de mieux était des jouets, des livres. Je m’étais trompée. Ce que les enfants ont réellement besoin est de l’attention. C’est ce que je leur ai donné et j’ai reçu en retour une véritable leçon de vie. Seulement en les écoutant et les regardant, j’ai eu l’impression de faire l’action la plus significative de toute ma vie. L’Afrique m’aura permis de mieux me connaître en me faisant traverser de rudes épreuves, mais la plus dure demeure à venir. Après m’être attachée à ma nouvelle famille et aux enfants, je dois maintenant les quitter.

Marie-Pier Fortin-Dufour

D'avoir à être

Ces dernières semaines ont certainement été très riches en émotions. Ces quelques moments vécus en terre burkinabè m'ont permis d'apprendre sur moi, sur ce qui m'entoure, mais le plus important demeure d'avoir appris à vivre le moment présent. Dans un pays ou les secondes deviennent des heures et les heures des minutes, ce n'est plus le temps qui devient important, mais l'Être. Après presque 2 mois passés sur ces terres rougeâtres, sous ce soleil de feu et ces manguiers verts, ce ne sont plus les déchets, la pollution ou l'air chargé de poussière, mais bien la chaleur humaine, les enfants, et les sourires. Bref, c'est l'être que je redécouvre à ma façon. Ainsi, cette seconde aventure en sol africain m'aura permis de comprendre ce continent sous un autre angle. Je réalise que l'Afrique qu'on aime est celle que l'on crée à travers chaque petit détail, chaque joie comme chaque peine. Et c'est l'interprétation que l'on fait de ces évènements qui rend ce voyage, cette Afrique, ce Burkina si unique et exceptionnel. Mais à travers ce périple, le plus important aura été la famille qui m'aura fait vivre son quotidien pendant ces deux mois. Une famille nombreuse, aimante unique, et certainement la plus merveilleuse à mes yeux. Voilà qu'après tous ces moments partagés avec ce continent, je quitte le cœur rempli d'émotions ces terres qui m'auront vu grandir, et ces gens qui m'auront permis d'apprendre. Mais je quitte surtout la tête pleine de souvenirs impérissables. Burkina Faso, merci pour ces beaux moments et à bientôt!
Roxanne Boivin

mardi 14 février 2012

L'allégorie du marcheur

Il est environ 23h, une chaude nuit au Québec, mais ici il fait froid, après être allé reconduire une autre stagiaire chez elle, c’est le moment pour moi de rentrez chez moi. La route est longue, je suis à pied et je ne suis jamais rentré chez moi par moi-même et encore moins la nuit, mais je connais le chemin, enfin je pense. Le premier tronçon est facile, je retourne sur les pas que j’ai empruntés pour reconduire l’insécurité chez elle. Le second est tout aussi facile, un des goudrons principaux de Banfora qu’on utilise chaque jour. La rue fourmille encore de gens, la circulation est moins dense qu’en plein jour, quelques motos et une voiture de temps à autre. J’arrive devant un maquis que je connais bien, un visage familier me salue, je me trouve devant le restaurant à Fatim près de l’antenne. Je dois tourner à gauche à la boulangerie, encore une ligne droite éclairée. La rue, au fil de mes pas, est de moins en moins animée. Quelques tables dehors, des silhouettes autour prenant une bière, quelques musiques étouffées sortant par l’ouverture de différentes portes, des toc-toc de joueurs de dames ou autres jeux dont je ne connais le nom, le brouhaha d’un bar, je regarde à ma droite, un autre visage qui me reconnait, un montréalais rencontré quelques semaines auparavant, quelques salutations et je repars. Quelques pas plus loin, un gros bonhomme dont le nom signifie ami en elfique, oui une référence à LOTR, me demande où est mon père africain, je lui réponds qu’il est sûrement dans un maquis du coin, satisfait il repart sur sa petite moto. J’arrive au bout de la rue, un rond-point à trois branches, je prends à gauche, l’asphalte sous mes pieds et de plus en plus recouverte de sable, ensuite des trous poussent rapidement un peu partout, puis, que du sable durci aux passages des véhicules. Il n’y a plus de lumière, juste quelques maisons éclairent leur cour, et moi, qui ne pensait pas rentrer si tard, je suis sans torche. Alors j’avance dans le beige grisâtre de l’obscurité. Mes yeux s’adaptent peu à peu au noir, je vois le sol devant moi juste assez bien pour trébucher que rarement dans un geste maladroit. Je me laisse envahir par l’obscurité et la fraicheur de la nuit, le vent souffle en petite rafale faisant danser les sacs plastiques retenus dans le sable ou embourbés dans l’herbe sèche dans une étrange mélodie putride presque douce à l’oreille. J’avance dans cette pénombre, je ne sais où je suis, je dois tourner à droite au bout de la rue, mais dans mes souvenirs ce n’était pas aussi loin, peut-être parce que je l’avais seulement fait à l’arrière d’une moto. Un chien avance nonchalamment en sens inverse au trot. Un autre traverse brusquement la rue devant moi en grognant, oh danger, il ne me regarde pas, une chance. Il va rejoindre le premier et deux autres non loin de moi, la bagarre éclate, moi, je presse le pas. Enfin le Y, je prends à droite comme prévu. Il fait encore plus noir et il y a personne. Mes yeux se lèvent vers le ciel, une nuit sans lune, mais aux milliers d’étoiles, un trou dans la chaussée me ramène vite à la réalité, des rires, j’ai vraiment failli tomber. Mes pieds avancent chacun leur tour sur la surface noire qui me sert de route, au bout de celle-ci je suis chez moi. Le noir est presqu’oppressant, mais je me sens bien. Je suis loin, mais si proche de chez moi. Le bout de la rue arrive justement vers moi. Un néon éclaire violement mes yeux habitués à l’obscurité, je traverse son champ, le noir total durant une fraction de seconde, plus la lumière est vive, plus l’ombre est profonde. Ma maison est la seconde sur ce sentier, plus que 20 mètres-jour et je suis chez moi, après tout ce chemin ai-je vraiment envie de rentrez ? Allons dormir, il est 12h, je marcherai demain, de toute façon.
Simon Bouchard
13/02/2012

jeudi 9 février 2012

Vivre chaque jour comme si c'était le dernier…



Mon séjour ici a commencé par une semaine d'émerveillement avec le groupe en capitale. Enfin, j'étais sur ce continent africain. Tout de cette Afrique m'impressionnait, me plaisait. Quand fut le temps de partir seule dans ma famille, c'est là que pour moi tout a basculé. Mon émerveillement s'est transformé en sanglots. J'étais seule devant l'inconnu. Pendant une semaine, j'ai broyé du noir, je pleurais dans les moments ou je me retrouvais seule, je devenais difficile sur la nourriture, ce qui ne me ressemble guère. Je n'étais plus moi-même. Je reniais mon milieu de stage avant même de le connaître. Je voyais tout comme un mur infranchissable. Il y avait trop de choses nouvelles, différentes à apprivoiser en même temps. Trop d'inconnu à gérer. Une fois ce choc culturel derrière moi, j'ai enfin pu m'ouvrir les yeux et le coeur sur le monde qui s'offrait à moi. Et maintenant, ce sont toutes ces choses différentes que j'aime voir et vivre à chaque jour. Depuis que je suis toute petite, je rêvais de venir en Afrique. J'y suis maintenant, j'ai ce privilège et j'apprécie l'expérience. Je ne peux nier que mon amoureux et ma famille me manquent, mais rien de tout cela ne m'empêche de vivre ce que j'ai à vivre ici. Je vis mon Afrique à ma manière, je profite de chaque instant, même dans les moments plus durs. C'est quand on quitte notre bulle de confort pour voir comment c'est la vie ailleurs dans le monde, qu'on se rend compte qu'il faut vivre chaque jour comme si c'était le dernier. Cette expérience me fait grandir et me permet d'en apprendre plus sur moi. C’est à moi de dépasser mes limites et de me montrer de quoi je suis capable. Et d'en être fière!

Qui l'eut cru...



Qui eut cru que moi, Léticia, aurait un jour fait un séjour de deux mois en Afrique, et plus précisément encore, au Burkina Faso. Il y a encore même trois ans, cette idée ne m'avait jamais effleuré l'esprit. Oui, j'avais le goût du voyage et la curiosité de voir le monde, mais ce n'aurait pas été mon premier choix de destination. Par pur défi personnel, il y a maintenant deux ans, je me suis inscrite au programme Ouverture dans le seul but de faire le stage en Afrique. À ce moment là, je n'y croyais pas encore réellement. C'était si loin que c'en était irréel. Une fois, le moment tant attendu venu, je ne réalisais toujours pas ce qui m'arrivait. Plus encore, je croyais que je serais celle qui craquerait le plus fort et qui voudrait rentrer à la maison subito presto. Ce fut loin d'être le cas. Comme je pouvais m'y attendre de moi, j'ai plus que résisté, malgré les mauvaises langues, ou les langues moqueuses qui pouffaient quand je leur parlais de mon projet. En effet, j'ai plus que résisté, j'ai même appris à aimer certains aspects d'une Afrique que je ne connaissais pas, d'une Afrique que j'appréhendais. J'étais si convaincue que je n'avais rien à apprendre de l'Afrique, que j'y allais au début dans un intérêt voyeur, un intérêt tout court. Je voulais juste aller voir. J'ai appris que les gens d'ici, ou d'ailleurs sont pareils. Mœurs et coutumes à part, les qualités et les défauts humains restent les mêmes. On est chez nous partout.
Qui eut cru que j'allais finir par apprécier l'Afrique, continent envers lequel je n'ai jamais eu espoir, avant aujourd'hui. Même avec ses défauts, l'Afrique m'est apparue si différente de ce à quoi je m'attendais.
Au lieu d'une terre dévastée, j'ai trouvé un monde en construction.
À la place de gens miséreux, j'ai trouvé des gens optimistes.
Ou je croyais rencontrer de la guerre, j'ai rencontré des gens amicaux.
Plutôt que de survivre, j'ai réappris à vivre.

Je ne sais pas encore si l'Afrique m'a changée moi, mais elle est changée en moi.

lundi 6 février 2012

En Afrique, on se débrouille avec un rien!!

Lorsque je suis arrivée dans ce merveilleux pays des hommes intègres, mes premières impressions ont été de voir à quel point les gens Burkinabè recyclent tout. Je marche dans ce chemin de sable rouge flamboyant et à travers mes yeux d’occidentaux, je vois des hommes, qui à l’aide de leurs mains précieuses, travaillent ardûment à ramasser le fruit des calebasses pour en construire leurs coutelleries qui servira à nourrir leur famille. À travers la ville de Banfora, ce peuple récupère toutes les matières de plastique, qui leur servira à contenir l’huile végétale et l’essence. Les jeunes enfants recueillent, dans les ruelles, des capsules de boissons gazeuses pour en fabriquer un outil d’enseignement. Les élèves utilisent ce matériel pour apprendre à compter. Chaque matériau laissé sur la route inutilement sera pour quelqu’un dans le besoin. C’est impressionnant de remarquer que cette société est tellement différente de la nôtre. Nous, nous sommes toujours dans le besoin de consommation et de renouveau, mais ici, ce qui rend ce pays si extraordinaire à mes yeux, c’est oui, la chaleur humaine mais évidement les vieilles choses réutilisées qui donnent un cachet de bien-être comme si nous étions dans nos vieilles chaussettes. L’Afrique, se débrouille avec un rien.

Contraste

Vous savez, quand j'ai réalisé que j'aurais l'opportunité de partir en Afrique, j'ai eu peur. Je fus effrayée par la perspective d'un lointain inconnu dans un contraste culturel aussi flagrant. Ainsi confrontée à cette idée et à mon envie de découvrir cet univers, j'ai donc foncé dans cet aventure les yeux fermés. Évidemment, avant d'y mettre les pieds, j'ai dû y être préparée. C'est maintenant que je me demande si l'on peut réellement y être préparé. J'ai constaté, en tant que société, que nous avons une vision assez restreinte de ce vaste continent. Dans le confort de nos repères sociaux, on y voit les savanes et leur faune sauvage impressionnante, images provenant souvent des livres de notre enfance. On entend partout que la pauvreté y règne en maître, ainsi que certaines maladies incurables. On croit à l'étouffante chaleur sans jamais vraiment pouvoir l'imaginer ainsi qu'à la sécheresse des paysages désertiques. On s'imagine avoir la force de sauver les enfants de la malnutrition ou d'aider les populations à progresser tandis qu'elles sont à l'heure du Québec il y a 50 ans. L'Afrique, le Burkina Faso, c'est autre chose. C'est un endroit où l'on se retrouve confronté à soi-même éprouvant pour la première fois le sentiment d'être en minorité. Le sable rouge sous tes pas et la chaleur devenant de plus en plus intense, tu marches en te faisant aborder par le sourire chaleureux des passants, surtout des enfants. En tant que toubabou, tu ne passes pas inaperçu. Tu sens l'odeur de la nourriture sur le bord de la route et du diesel des motos qui roulent à toute vitesse. Le Burkina c'est des femmes qui travaillent à la sueur de leur front ancrées dans des méthodes traditionnelles fascinantes dans un seul but; subvenir aux besoins de leur familles. C'est aussi des gens qui se soucient peu du temps, valeur qui n'existe pas. Ici, c'est prendre le temps au lieu de le compter. C'est bâtir des relations solides par la force d'une chaleur humaine contagieuse qui ne s'oublie pas. Ce qui est fascinant, c'est de constater qu'entre s'imaginer et le vivre, il y a une marge significative installée par chacun des sens. À l'ombre d'un manguier, à travers la poussière, je vous raconte un peu de mon Afrique; un endroit où je respire la vie. À travers ses imperfections, le Burkina Faso colore à sa façon chaque parcelle de celui qui y met les pieds. C'est inévitable, que je le désire ou pas, cette terre fait maintenant partie de moi.

Pays Sénoufo



Une visite au pays Sénoufo. Village Niansoroni à 40 kms de Sindou. Sécurité oblige, l’accès au site et aux ruines troglodytes est assez difficile, et demande trois quarts d'heure d'ascension.
Ces habitats troglodytes aujourd'hui en ruine étaient habités par les "wara", ethnie apparentée au groupe Sénoufo. Niansogoni en Sénoufo signifie « entre les collines ». Le nom Wara du village «kwomu» («10 familles») rappelle les dix familles qui créèrent le village.
Les derniers habitants de Niansoroni ont abandonné le site en 1980. Ceci explique le bon état général de ces habitats troglodytes et la présence de vestiges qui nous permettent d'imaginer ce que fut la vie quotidienne des habitants.
Il y regne un calme réconfortant, presque mystique. Les rochers surplombants le site, posent un regard sur nous. Nous enveloppant d'énergie ancestrale, guidant nos pas enracinés pour la descente.

Inconfortant...

Voilà maintenant une vingtaine de jours que nous sommes arrivés à Banfora dans nos familles. Évidemment, il y a eu des très hauts, des hauts et des bas pour certains, des très bas même. Quand ça va bas, on entend les gens nous dire : «Faut que tu en profites!», «On t’envie ici!», «Heye! Tu vis un rêve!» et «Tu vas regretter de ne pas en avoir profité plus, quand tu n’y seras plus!» Vous avez raison, mais malgré qu’il s’agisse d’une des plus belles aventures de notre vie, il nous arrive des épreuves psychologiques. Comme nous l’a dit Étienne : «Vous vivrez tous un choc culturel; à votre façon, à votre niveau, à votre moment.» Si je parle de cela, c’est que la deuxième semaine a été difficile pour moi. Car sinon, une fois le choc passé, surmonté, ou pas encore arrivé, le séjour est de formidable en plus formidable. L’horaire est très agréable : Entre les heures en famille, les heures en groupe et les heures de stage, on s’occupe de nos petits trucs. Personnellement, je découvre le coin en me baladant et j’en profite pour faire des achats et enquêter pour obtenir mes achats : un nouveau matelas confortable, un tapis de douche et de l’eau de javel pour contrer les coquerelles, du Nutella, des chocolatines et du Nesquik pour mon Nescafé. Nous vivons de très beaux moments : au maki entre amis, aux cascades, en famille, en stage ou seulement à marcher seul dans la rue et à observer, en se disant à quel point ce moment est exceptionnel et surréaliste. Nous faisons de belles découvertes culturelles : les gens, leur pratiques familiales, religieuses, alimentaires, leurs coutumes. C’est fascinant, mais quand on est plus faible, c’est «inconfortant», et là, on s’ennuie de chez nous. Personnellement, j’essaie de m’habituer à ce que je n’aime pas, et de ne pas m’habituer à ce qui m’émerveille. J’y arrive. Plus les jours avancent, plus je suis heureux dans ce que je vis et plus je me vois vivre longtemps ici et revenir. En fin de compte, pour moi, sans la maladie pour m’affaiblir, ce séjour est une aventure extraordinaire remplie de très beaux moments et il faut s’en rendre compte maintenant, et non lorsque nous serons de retour chez nous. Enfin, omniprésents dans ce stage (et heureusement), il y a Chantale-Éric et Étienne. Ce sont nos Piliers-Ambassadeurs de l’inconnu-Réconforteurs-Soigneurs-Aidants-Responsables-à l’écoute… nos parents en fin de compte.

jeudi 2 février 2012

Mon Afrique

Pour moi, le Burkina Faso est un endroit qui me semble familier. J’ai l’étrange sensation d’y avoir déjà vécu. Ici, la famille c’est tout le monde. On se fait appeler tonton ou tati par les enfants que l’on rencontre. On dit bonjour ou bonsoir au passant dans la rue. Ici, on respire la bonne humeur. Laissez-moi utiliser une expression locale : Y a fue; donc pas de problème. Ic,i à Banfora, on vit plein de chaleur : celle du soleil qui nous rend rouge et celle des gens qui nous fait sentir noir. J’aime les choses simples d’ici. Que ce soit de serrer la main, en claquant les doigts, d’entendre crier toubabou et de répondre farafi, le sourire en coin, ou de voir les enfants s’émerveillées en jouant dans mes cheveux; tout est parfait. J’aime les motos qui circulent dans tous les sens, j’aime voir les habits multicolores qui décorent la ville. Un jour, un jeune de cœur m’a dit : « le monde est beau parce que c’est moi qui le regarde ».

Comment savoir que l’on est éveillé?

Déjà, toute petite, je rêvais de ce continent. Déjà, toute petite, je rêvais de cette terre. Déjà, toute petite, je rêvais de ces gens.
Aujourd’hui je suis là. Je foule le sol de cette terre qui m’a fait tant rêver. Mais comment pourrais-je être certaine que je ne suis pas en train de rêver à tout cela.
J’ai d’abord songé à mes sens pour me convaincre que je suis bien éveillée sur ce continent qui détient le passé de l’humanité dans ces traditions et peut-être aussi son avenir dans ces enfants. Pour la première fois, je peux voir, je vois toute cette terre d’une couleur rougeâtre. Je vois ces marchés et ces marchands marchander. Je vois ces femmes transportant leurs biens sur leur tête, leur petit dans le dos. Je vois ces enfants, des enfants par millier qui gambadent et apprennent, comme ils le peuvent, sur leur petit pupitre, dans une classe ou avec une brindille dans la rue. Je peux aussi entendre; j’entends l’activité des villes, les motos, les vélos. J’entends la proximité avec les animaux, les poules et les chèvres qui passent. J’entends de nouvelles langues qui s’éloignent de tout ce que j’ai pu entendre dans ma vie jusqu’à présent. Tout ça, je le fais pour la première fois.
Cependant, rien de ceci ne me prouve que je vive réellement mon rêve. Après tout, j’aurais pu créer ces souvenirs à force d’écouter des vidéos sur l’expérience d’autres personnes ou encore en écoutant National Géographique.
Alors, je me tourne vers mes autres sens. Je peux pour la première fois sentir ce continent. Je sens la chaleur et le vent qui emmêle mes cheveux. Je sens les marchés et leurs marchandises. Je m’approche pour la première fois de fleurs inconnues dont le parfum m’envoute. Je sens aussi la poussière et la sécheresse des villes autant que l’humidité du lac. Je goûte aussi. J’ai pu goûter à des milliers de saveurs nouvelles. J’ai pu goûter de nouvelles épices, des nouvelles céréales, de nouveaux plats, toujours préparés avec attention.
Cependant, rien de ceci ne me prouve que je vive réellement mon rêve. Et si mes sens me trompaient. Je dois donc me rabattre sur la seule chose dont je suis certaine. Si je pense, je suis. Ceci me ramène à une autre certitude; si quelqu’un parle, il pense, et s’il me parle c’est qu’il est devant moi.
Alors voilà, pour la première fois, je communique avec des gens de ce continent pour lequel j’ai tant espéré. Je suis accueillie comme un membre à part entière d’une famille dont j’ignorais tout il y a environ 1 mois. Un père est maintenant aussi inquiet de sa nouvelle fille que de ses enfants. Tout doit être bien pour sa nouvelle protégée, la nourriture, l’eau, la chambre, la salle de bain, la santé, tout. Une mère fait coudre un habit typique de la région et prépare un repas pour l’anniversaire de sa nouvelle fille. Elle venait tout juste de connaître sa date de naissance. Des frères et des sœurs sont prêts à partager des moments spéciaux, des échanges d’idées, des événements et même à surmonter des moments difficiles avec quelqu’un qu’ils viennent de rencontrer. Il y a aussi ces rencontres passagères avec des enfants qui te voient comme la chose la plus extraordinaire qu’ils ont vu cette année. Il y a ces gens qui te saluent et t’acceptent un court instant dans leur vie, juste le temps de partager un moment. Ensuite, il y a mes collègues, africains, prêts a m’accepter dans leur travail et à me traiter comme leur égale pour partager différentes pratiques. Et il y aura bien d’autres personnes qui entreront dans ma vie et qui me marqueront.
C’est ça qui me prouve que je suis ici présentement. Les souvenirs des gens me semblent beaucoup plus clairs et profonds que toutes les autres images que j’ai pu voir jusqu’à présent. Je suis en train de vivre mon rêve parce que d’autres y participent.

vendredi 27 janvier 2012

« Beauté réelle »

Eh oui, c’est presque une annonce publicitaire pour une crème de corps féminine, qui sent le ciel, et qui donne des effluves agréables quand l’on croise furtivement celles qui s’en enduisent après le bain quotidien.
Mais c’est aussi ce que je ressens en ce retour en terre africaine pour cette nouvelle et-cette fois-ci sûrement la dernière mission de groupe. Elle change, cette terre intègre, elle évolue à son rythme, à celui des saisons, des vents tièdes de la fraîcheur inhabituelle pour cette fin janvier, à celui du foot , la coupe des nations africaines qui fait fureur pour quelques jours au Gabon et en Guinée.
Beauté des enfants, citadins ou villageois, beauté des femmes, marchandes, au bureau ou dans la rue, beauté des hommes souriants et affables. Beauté du chant des oiseaux, des fleurs multicolores, des manguiers qui se transforment par la chaleur.
Oui, je retrouve le Burkina plus tôt que prévu. Je le retrouve toujours aussi beau, aussi vrai, aussi fascinant. Et ce n’est pas que le début. C’est la poursuite de la quête de l’expression de cette beauté réelle qui vit en moi et me donne des ailes!

vendredi 30 décembre 2011

Derniers préparatifs. Noël 2011


Quelques jours avant les vacances, photo de 10 des 11 stagiaires. Manque Simon Bouchard. On se retrouve le 7 janvier au laboratoire pour la distribution des passeports, billets aériens et validation des bagages collectifs. Chantal-Eric en est à sa seconde mission après celle de l'an dernier (Dounia2011) et moi, le Vieux Tiennou, à ma quatrième ( 1999,2007 et 2010)en plus d'une mission à Banfora l'hiver dernier.
Rangée arrière: Arnaud, Béatrice, Roxanne, Nadine et Léticia.
Rangée devant: Léa, Geneviève, Catherine, Mélyssa et Marie-Pier.

mardi 22 février 2011

Terre fertile

Le compte à rebours est maintenant bien enclenché, j’appréhende un départ douloureux et une arrivée remplie d’émotions.
Dans une semaine je quitterai une famille que j’aime et un quotidien que je ne saurais reproduire, mais je retrouverai une famille que j’aime et un quotidien qui m’est familier.
On m’a plantée en terre africaine il y a de cela 7 semaines. On m’a plantée, mais je ne me sentais pas tout à fait prête à m’arrêter, suspendre ma vie.
On m’a plantée il y a de cela 7 semaines en terre africaine. Cette terre orange feu qui réfléchie la couleur du soleil qui s’acharne sans cesse sur elle. On m’a plantée et j’ai grandi. J’ai d’abord observé à la manière d’un bébé, puis j’ai imité comme le fait un enfant, maintenant je me sens plus grande.
Arrivée à la fin qui me paraissait si loin, je ne me sens pas assez mûre pour être retirée de cette « terre des hommes intègres ». Pas mûre, pas tout à fait prête à m’arrêter, suspendre ma vie.
Le changement m’effraie. Je ne serais jamais mûre, jamais prête à être retirée des terres qui me bercent, me mettent en confiance. Je sais maintenant que c’est l’euphorie qu’il procure qui en fait toute sa beauté.

Marie-Julie Ouellet

lundi 14 février 2011

Allah ka aôn be deme


Déjà la troisième semaine de notre séjour en Afrique qui s’achève au moment où j’écris ces lignes. Cela nous rappelle à quel point la vie est éphémère, mais tellement savoureuse. Les mots me manquent pour rendre hommage à l’expérience que nous vivons? Bien sûr, le quotidien est très différent ici. Nos sens sont fortement sollicités par la rupture avec l’univers que l’on connaît chez nous. Toutefois, au-delà de l’expérience sensible du pays d’accueil, c’est tout une autre dimension que l’on découvre et il faut y être pour la comprendre.
En ce sens, le stage que nous accomplissons nous donne la chance d’être liés intimement avec une autre culture. Qu’on savoure le tô en famille, qu’on travaille dans nos milieux de stage au rythme Burkinabè ou qu’on soit dans les rues bondées de Banfora au marché du dimanche, c’est le même riche héritage, fruit d’une construction sociale longue de plusieurs millénaires qui transcende tous ces gens que nous côtoyons. C’est aussi la même fascination que nous entretenons envers les différents codes culturels, presque impénétrables pour les étrangers, qui animent les habitudes des gens ici.
C’est alors que dans ce monde, à première vue insaisissable, on parvient à approfondir nos échanges avec la communauté d’accueil et que le partage prend tout son sens. On découvre vite que notre semblable se questionne et se fascine devant les mêmes idées et la même mère nature. L’échange continu et il n’est pas question de savoir qui d’entre nous détient le sens le plus juste à la vie, mais plutôt comment va-t-on faire pour partager ensemble la beauté de tout ce qui est perceptible ou imaginable. De cette façon, la découverte d’une autre culture est très enrichissante puisque tous les peuples ont leurs façons de faire l’éloge de la vie par le rythme, dans les parfums et les saveurs des aliments, dans leur palabre ou par toute autre façon abstraite de s’exprimer artistiquement culturellement et socialement. C’est une occasion de tisser des liens de réciprocité entre deux mondes qui ont beaucoup à partager.
Allah ka aôn be deme, pour qu’on y laisse pousser le Baobab et qu’il complète la jeune flore qu’est l’humanité.
Émanuel Duguay

lundi 31 janvier 2011

« Les damnés de la terre » (Franz Fanon)



Le Burkina Faso c’est la terre d’accueil des étrangers, c’est celle des sourires, des salutations, de la chaleur humaine, des chefs traditionnels, des femmes laborieuses, de la solidarité, de la musique, de la danse, de l’artisanat, du plus important festival du cinéma et de la télévision du continent, celle d’un peuple fier qui lutte pour exister.

Le Burkina Faso c’est aussi le pays de la canne à sucre, de l’arachide, du sorgho, du mil, du maïs, du riz, du coton, des fruits, de la culture maraichère, de l’élevage, des mines; des mines de zinc, de fer, de cuivre, et surtout des mines d’or.

L’observateur attentif verra aussi le pays de l’homme endormi sur le sol épuisé par la chaleur et la faim, celui des enfants qui mendient, celui de la malnutrition, celui des classes trop nombreuses, celui de la pauvreté devenue endémique, celui des indigents, celui des handicapés mentaux qui errent dans les villes, celui du VIH/SIDA, celui de la mort omniprésente, celui de la domination des grandes ONG et des consultants en 4X4, celui des multinationales qui exploitent les ressources du pays à leur seul profit, celui d’un État incapable.

L’Afrique c’est aussi celle des Ben Ali, Laurent Gbagbo, Hosni Moubarak, mais aussi des Franz Fanon, des Nelson Mandela et des Tiken Jah Fakoly.

À Banfora les motos sont plus grosses, les voitures plus luxueuses, les portables plus performants, la violence est en augmentation. Le Burkina change, le Faso se modernise pour le meilleur et le pire.

L’Afrique aux mille visages tantôt tristes ou résignés, mais le plus souvent celui du continent le plus ouvert et le plus humaniste de la planète.

Jean Murdock

samedi 29 janvier 2011

Hommage à 3+5=8


par Chantal-Éric Dumais

Des mains qui s’écartent en branche d’étoile et qui vacillent de droite à gauche. Et plusieurs dents qui captent la lumière qui vient des yeux ouverts en grand. Des mots. Souvent les mêmes qui s’en échappent d’abord. Toubabou ici. Tilé (soleil) qui pèse 40 degrés. Très haut mais touche le sol qui reçoit les trois pieds en mouvement, le 4e en foulée. Toubabous marchent par 2 ou 3 pour une demi-douzaine de talons en babouche.

C’est le mercredi. Se retrouvent tous dans cette villa des partages. S’y racontent les chiffres de 1 à 10. 1 correspondant au total des moments d’extases manqués et 10, un mélange de lucidité tranquille qui fait du bien. Se bousculent en collier de regards, un critère dans chaque bras. Et la famille? Et la santé? Et le groupe et les milieux de stage? Tous assurés d’une place de choix dans le salon respectueux des échanges. Tous différents mais pareils en présence. Et s’additionne l’expérience de chacun des ventres qui bourdonnent en un groupe à un seul cœur. Immense, à plusieurs bouches, heureuses, qui parlent d’Afrique et d’y être là. Uni par les espaces pleins, loin du connu et du surfait. Se découvrent ailleurs, là où ils ne croyaient pas s’y voir. Je les entends se trouver un peu plus. Je les vois s’exposer. Ils sont eux. Je les aime.

1 toubabou, 2 toubabous, 3, 4, 5 toubabous, 6 toubabous, 7 et 8 toubabous extraordinaires. Je suis fière de les accompagner, eux.

Merci les stagiaires xxx.

jeudi 27 janvier 2011

Mon Burkina Faso


Pour moi, le Burkina Faso, c’est un moment tournant de ma vie, c’est une expérience qui me permettra de faire le point sur bien des choses

C’est ce que je vois. C’est Ouaga, c’est Banfora, c’est la maison de madame Coulibaly ses murs bleus et son manguier; ce sont les restaurants, les hôtels, les cases et les kiosques de vente; ce sont les Cascades et le lac de Tengrela.

C’est aussi ce que je lis. Ce sont les sigles, partout; c’est AEC, qu’il faut différencier d’AECO, c’est AVO/Sida et le centre Rakieta qui œuvrent dans les programmes SR/PF de BURCASSO subventionnés par le PAMAC ou dans le nouveau CHR, c’est le RELOPESS qui nous accueille.

C’est aussi ce que j’entends. C’est le moré, le dioula, c’est le français avec l’accent français avec l’accent; c’est le bruit des mobylettes, des sonnettes et des klaxons; ce sont les pleurs des enfants ou leur joie quand ils voient les toubabous; c’est la musique d’ici, les djembés, les balafons.

C’est aussi ce que je sens. Ça commence par la fumée, puis la poussière; ce sont ensuite les parfums, les fleurs de lotus, et les fruits de toutes sortes.

C’est aussi ce que je goûte. Ce sont les viandes, le riz, les pâtes, le tô, encore les fruits, les mangues, les bananes, les frites, la sauce arachide, l’igname, le bissap, le Fanta, le Coca-Cola et j’en oublie.

C’est aussi ce que je touche. C’est le sable, sur la peau, sous mes pieds, c’est la terre dure des routes; c’est l’eau qui coule des douches, l’eau froide; ce sont les poignées de main; c’est aussi le vent qui souffle et la poussière qui est emportée.

C’est ça mon Burkina Faso!

lundi 24 janvier 2011

S’apprivoiser



De Ouaga à Banfora, nous avons vu, durant notre descente, le paysage sahélien se métamorphoser en un véritable paradis gorgé d’arbres fleuris, fruitiers et parfois habités par des oiseaux et des margouillats (Lézard). La température est plus clémente et les Banforalais plus qu’accueillants.

C’est donc avec beaucoup de fébrilité que nous avons découvert nos familles d’accueil et que nous sommes partis chacun de notre côté en mobylette, en voiture ou encore à pied, pour nous diriger vers ce qui allait être notre demeure pour 2 mois.

Pour ma part, lorsque nous avons quitté le groupe, j’étais un peu ébranlé. D’abord parce qu’une jupe ce n’est pas très confortable en mobylette, mais également parce que plus nous nous éloignions, plus je me sentais perdu, nous avons traversé le goudron en entier jusqu’à tomber sur le chemin de sable. De là, nous sommes passés devant de petits commerces, des maisons plutôt modestes et des champs. En me retournant, j’ai vu la ville s’éloigner et j’avoue avoir eu un instant de panique. En arrivant à la maison, la nuit était tombée et j’ai été accueilli par les grognements d’un GROS chien. Ne sachant pas trop s’il était attaché, j’ai presque couru dans la maison puis j’ai été accueilli par personne? Il n’y avait personne. Moi qui m’attendais à une maison bondée, il n’y avait personne. Par contre, la maison était magnifique, une grande cour, de jolis palmiers, de belles fenêtres, de beaux sofas… impeccable la maison. Un peu plus tard, j’ai rencontré le reste de ma famille, une sœur de 15 ans et mon père monsieur Moussa, j’ai aussi un frère à Ouagadougou qui étudie et c’est tout. Toute petite famille. Je ne me suis pas couché très tard et le lendemain matin on m’annonçait que je passerais la journée toute seule. J’ai donc, comme d’autres, passé la journée en solitaire. Ce qui n’a pas été facile parce que quand tu n’as rien à faire, tu rumines… est-ce que la nourriture va être bonne? Est-ce que je vais être malade? Est-ce que je vais me réveiller avec un cafard sur mon oreiller? S’il m’arrive quelque chose, il n’y a personne et je n’ai pas de téléphone qu’est-ce que je fais? Et les autres, ils sont proches les uns des autres? Parce que moi je savais que ce n’était pas le cas. Le soir, ma mère d’accueil trouvait que je ne mangeais pas beaucoup, tout le monde se parle en Dioula, tu ne comprends rien même en essayant, le chien essaie de te manger à chaque fois que tu mets le pied dehors… je peux vous dire que pour ma première journée, j’aurais donné n’importe quoi pour être chez moi et je crois bien que je n’étais pas la seule. Totalement dépaysé, la langue, les odeurs, les sons et ce, toute seule. Quand Chantale et Jean sont passés, j’avais l’impression qu’il y avait des jours que je ne les avais pas vus, ils ont su se montrer très rassurants.

Durant de la semaine, ce qui s’avisait être un cauchemar parce qu’il y a un apprivoisement relativement difficile à faire des deux côtés ce révèle être une expérience extraordinaire. En discutant de nos cultures, on apprend à se comprendre et la vie en commune devient plus facile. Ils s’habituent à notre alimentation plus maigre que la leur, à nos peurs infondées des cafards, etc. Pour certains le tout a été facile dès le départ, mais pour d’autres comme moi, ça aura pris près d’une semaine avant d’être à l’aise. Mais qui aurait cru que l’on peu créer des liens si forts en si peu de temps. Je peux aujourd’hui affirmer sans gêne que j’ai une famille en Afrique.

On peut aussi parler d’apprivoisement des milieux de stage, qu’on ait des milieux actifs ou moins, il faut s’habituer au rythme africain plutôt bonasse et bien plus agréable à vivre que le nôtre et eux doivent s’habituer à nous qui voulons toujours que tout aille vite et pourtant les choses n’avancent pas plus vite.

Ici, il faut prendre son temps il ne faut pas le compter. Ici, il faut saluer les gens et en Dioula s’il vous plait. Ici, il faut sourire parce que tous les enfants te sourient et qu’il est difficile de faire autrement. Ici, on est des Toubabous. Ici, il faut manger vite, mais prendre notre temps pour digérer. Ici, il y a du Whisky en sachet! Ici, c’est différent, mais c’est bien et je crois pouvoir affirmer en regardant le visage de mes collègues que malgré la distance avec nos familles ou nos amoureux ;) nous sommes heureux d’y être et on en profite au max.

Alors pas la peine de vous inquiétez, y’a pas de problèmes!

Gabrielle Rivard

lundi 17 janvier 2011

Un moment des plus paradisiaque…




Par Chantal-Éric Dumais
À travers une nature banforalaise luxuriante, nos pas s’avancent, curieux, entre les arbres majestueux. Ces géants qui s’étirent les bras, comme ça vers le ciel, et qui laissent passer la lumière attrayante, créant l’apparition d’instants presque magiques. Nos regards, à demi plissés contre les rayons blancs, osent se poser sur de grands enlacements d’arbres unis en chevauchée. Au loin, le bruit de l’eau qui appel le les corps, humides, transpirants. Quelques pas de plus en montée pour entendre le réel. Les yeux, trop grands pour les trous, s’écarquillent. Les voilà, ces cascades qui s’écoulent entre les rochers empilés en strates, en escaliers et en plateaux, offrant ainsi une succession de petits bassins. L’eau y est fraiche, une peau qui la désire. S’y perdre momentanément afin de goûter sa mouillure. Encore et plusieurs fois. Un après-midi d’une sensualité naturellement exquise…

samedi 15 janvier 2011

Les premières impressions


Après de longues heures d’attente, de fébrilité, après avoir volé au dessus de l’Atlantique en passant par la cime des montagnes de l’Algérie et du désert du Sahara, nous sommes finalement arrivés à Ouagadougou le 6 janvier en soirée.

Ouagadougou est une ville d’environ 2 000 000 d’âmes… et de plusieurs ânes! La première chose qu’on remarque du pays, si on regarde avec nos yeux nord-américains, c’est la population étonnante d’animaux de toutes sortes dans les rues qui se mélangent aux nombreux habitants de la ville. Enfants, poules, chèvres, chiens, chats, ânes, mobylettes; il y a de la place pour tout le monde!

Lors de notre court séjour dans la capitale, nous avons été invités à une fête qui se donnait à la résidence de l’ambassadeur du Canada dans le quartier « OUAGA 2000».
Ouaga 2000, c’est la richesse qui côtoie la pauvreté. À notre retour à l’auberge où on logeait, Mahmoud, le gardien des lieux, nous a dit ; « vous êtes allés à Ouaga 2000? C’est propre, hein? Il n’y a même plus de bouffe pour les ânes!»

Les burkinabés me font penser à un beau mélange entre la sagesse, la naïveté et la spontanéité. Le droit d’ainesse et le respect des traditions burkinabés laissent place à des réflexions qui nous surprennent à chaque fois. Tout a une signification; chacun des gestes, chacune des couleurs.

Ici, la lune est différente de chez nous. Elle est inversée, ce qui donne l’impression qu’elle nous sourit; la lune est en sourire et les étoiles sont dans les yeux des burkinabés.
Pour tous ceux qui ont un être cher ici, ou partout ailleurs dans le monde, dites vous que quand nous regardons le soleil, nous regardons le même que vous (excepté que le notre est beaucoup plus chaud ! ah ah ah). Vous nous manquez, mais nous sommes à l’aube d’une très grande expérience. Probablement une des plus grandes de toute notre vie.
Merci à tous pour votre support.
Nous vous aimons beaucoup.
À bientôt
Xxx
Les toubabous Québécois.
Marie-Soleil-Farman-Jutras

mardi 4 janvier 2011


L'Afrique nous attend...

Le voilier est certainement en sécurité au port, mais tout le monde sait que ce dernier est fait pour la mer. Dans quelque temps je quitterai ma patrie pour découvrir un continent, un pays, une ville, une famille, une terre inconnue pleine de mystères et d’histoires à me raconter. J’aimerais vous dire qu’avec tous ces cours que nous avons eus, tous ces films, documentaires et livres que nous avons lus que nous connaissons le pays dans lequel nous nous en allons, mais cela serait faux. Évidemment, je peux vous donner des statistiques, tout le monde peut, mais il y a de ces expériences qui doivent être vécues, respirées, goûtées, suées, marchées, etc. Je troque mon sapin pour un baobab, ma tuque pour une casquette. J’amène avec moi ces mêmes yeux avides d’images et de découvertes, ces mêmes pieds qui me feront fouler la terre des hommes intègres et ce même cœur qui je l’espère, sera submergé de bonheur. Il y a un an, je me suis engagé au sein d’un groupe ne sachant jamais à quel point, 12 mois plus tard, je serais inspiré par cette union. Je comprends aujourd’hui plus que jamais auparavant la force d’un groupe. Comment me sentir loin de chez moi alors que j’amène avec moi en quelque sorte une famille? Oui comme toutes bonnes familles nous avons eut de bons et de mauvais moments, mais au-delà de tout, nous nous sommes soutenus et aujourd’hui partons fier et confiant vers l’aventure.

Anthony Bergeron 4 janvier 2011

samedi 27 février 2010

Voleurs d'enfance! (Vanessa Simard)

Pour tous ces enfants d'ici ou d'ailleurs qui n'ont pas eu d'enfance!
Pour tous ces enfants, à qui on brime toute forme de liberté, pour ces enfants qu'on prend pour des adultes, que la pauvreté et la mort arrachent des bancs instructifs, pour ces enfants qu'on corrige par des fessées, en pensant que c'est comme ça qu'on apprend, pour tous ces enfants qu'on place aux champs et aux tâches ménagères, pour tous ces enfants qui n'ont pas eu la chance d'être aimés, ceux qu'on laisse dériver dans un petit panier de paille!
Pour ceux dont on oublie l'existence et les normalités, pour ceux qui n'ont jamais eu la chance de s'amuser, de laisser échapper des cris de joie!
Pour ceux qui subissent des châtiments,, a qui la peau est marquée en signe d'appartenance à une race donnée. Pour tous ces corps modifiés, mutilés, atrophiés!
Combien de larmes voudraent s'échapper des yeux de tous ces petits!
Ah! toute cette colère refoulée, ces regrets qu'on voudrait atténuer!

Donnez à ces enfants ce qui leur revient, donnez-leur la chance de s'épanouir, de s'émerveiller devant les mystères de la vie, laissez-leur le temps de bien s'ancrer les pieds, d'apprendre comment la vie se vit, comment la vie fonctionne!
Pour l'amour de Dieu, laissez-leur vivre leur vie d'enfant!!!

L'Incomparable (Sarah Brouillette)


Il est né en 1902, a fait l'école et peut encore de mémoire citer sa première dictée du primaire par cœur. Un homme d'une intelligence fougueuse et inouie. Il devint rapidement l'homme qui enseigna et non plus l'enseigné. Puis vint la journée qui changea sa vie: l'entrée en guerre des tirailleurs sénégalais. "9 mois à pied, attirail au dos, sac de riz sur l'épaule... Nous sommes partis 8000 et sommes revenus 33. Toubrouk! Ben Ghazi! Blessé au dos, portant encore des séquelles physiques et psychologiques (rancœur sur la reconnaissances par les français de leur contribution). Après la guerre, il entra au service des Eaux et Forêts, au Bénin puis en Haute Volta. Il délimita les parcs et réserves forestières, compta les arbres. "Pas à pas, pas à pas, pas à pas, pendant 3 ans..." Il a visité le monde, est passé sous le Mur de Berlin, fut reçu par les Grands de ce Monde, fut celui qui introduisit canne à sucre, manguiers, eucalyptus, aloès au Burkina...
Il a donné trois écoles àBanfora, et une rue en capitale et à Banfora portent son nom!
Ilest grand ce burkinabé, il a travaillé pour sa patrie!
Et comme il le dit si bien, "crocodilus amphibianus, cochon va!
Léopold Sanion Pertiu

mardi 16 février 2010

Philosophie à la Tiennou

Insaisissable Afrique!
En quête de l'Essentiel, de mon essentiel.Je te retrouve après 3 ans, et c'est la fin de ma trilogie burkinabé, du moins en fonction officielle de chef de mission. Rien ne m'avait préparé à te rencontrer, à me laisser envahir par toi, jusqu'aux tréfonds de mon âme! Te connaître de loin, dans l'univers théorique de la pensée magique, du rêve inaccessible, d'un autre monde méconnu, ou on parle de toi de tant de façons, ou tant d'idées préconçues circulent sur ton compte, vantant tantôt tes mérites, ou te décriant comme un continent oublié des dieux, loin des affres de la mondialisation et de son cortège de surconsommation, de déshumanisation. L'Afrique que je connais change rapidement, et me fait le même effet!
Sauras-tu résister à ce rouleau compresseur ?
Demeureras-tu vierge, sauvage, profonde, ouvrant ton coeur et tes bras à ton humble étranger qui te demande l'hospitalité. Jusqu'à la prochaine fois!
Afrique, je m'abandonne à toi et t'appartiens!
Inch Allah!

Journal de Sarah et Émilie, journalistes d'un jour

Une des journées les plus mémorables de notre trip! Tout a commencé par une journée plutôt coutumière: discussions, rires, bouffe à la Fatim (miam,miam)Sieste, puis... Beurre de karité!
Cette après-midi là, nous avons pu faire dans notre vie africaine un second tour de bâchée. On est douées pour se tenir en équilibre. Arrivées à destination, nous avons découvert dans le secteur 8 une vingtaine de femmes jouant dans des plats géants de pudding au chocolat!. Mon Dieu que ¸ça semblait bon!
Après avoir appris comment faire le beurre, quelques filles ont tenté l'expérience. Graisseux, et moelleux! Nous avons adorer nous plonger les bras dans le mélange onctueux!
Jeudi et vendredi, furent des journées de stage et nous pouvons dire qu'elles sont toujours plus enrichissantes que les précédentes.
Finalement samedi, journée d'escalade, de chaleur et de sueur! Après un tour de car poussiéreux, nous sommes arrivées à destination. Les fameux troglodytes. La montée fut des plus exigeantes, mais une fois rendues au sommet, tout fut oublié. Les vues qui s'offraient à nos yeux étaient des plus belles. Après le dîner, nous sommes parties découvrir les fameux pics de Sindou. Paysage sublime. Toute la beauté du Burkina à l'état pur!
Pour finir cette journée, nous sommes allées manger au McDonald. Avec un brin d'imagination, nous aurions pu nous croire au Québec!. Spaghetti à la sauce boulonaise (C,est écrit sur le menu) ou hamburger!
Lundi et mardi, deux autres fabuleuses journées de stage! Avec la chaleur frôlant les 40 degrés, nous vous prions de prendre soin de la neige!

Qui dit pluie.


Ah que la pluie a mouillé
Ma vitre est un jardin aquatique
Ah que la terre a bu
Deux heures d'orage intense

Pélerinage aux dômes


Expérience spirituelle unique. Je me sens sanctifié

Au Lac Tangréla


juste pour le plaisir des yeux

Les mains dans la pâte


Après-midi mémorable avec les femmes du secteur 8. Nous avons acheté toute la production au grand plaisir de tout le monde

Pour la St-Valentin


Pour votre bon plaisir

en attendant mieux

Je voudrais tant, au nom du groupe vous donner un peu plus de nouvelles. Mais le temps file inexorablement, nous laissant juste le temps de boucler le périple. Déjà! La connexion étant d'une lenteur insoupçonnée, je me contenterai pour la troisième fois de vous partager quelques images. Deux tentatives ont échoué! Plus d'une demi-heure juste pour 1 seule image. Et la connexion rend l'âme! Nous pensons à vous et vous remercions pour tout le support moral et affectif, à distance. On le sent, même à des milliers de kilomètres
Le vieux tonton!

mardi 2 février 2010

Le toubabou (Vanessa Simard) Conte réflexif


C'est lui qui débarque, oui regarde le blanc là-bas. Il arrive avec son répertoire de vêtements et ses joujoux. Il a dépensé 1 an de salaire africain pour visiter votre pays. Il se couvre déjà le nez, sort ses verres fumés, porte de grands tissus. Il regarde de haut tous ceux qui n'ont pas sa chance! Son air semble hautain envers ceux qui ont pourtant toute l'hospitalité qu'il est possible de posséder! Il ne sait se positionner devant tous les farafis qui bourdonnent par centaine tout près de lui. Il semble désemparé, voire incapable d'enchaîner ses pas. Il n'ose pas regarder de trop près cette dure réalité qui réglemente lentement ses principes et plusieurs de ses préjugés. Bien sûr, ses yeux d'occidental ne savent plus ou se poser, mais il faudra s'y accomoder. Il doit laisser le temps faire les choses, donner à son estomac la chance de s'adapter, et prendre la vie avec un grain de sel. La capacité d'émerveillement devant le changement saura réconforter celui qui débarque en terre nouvelle. Comme les habitués, il marchera sous le soleil, ira prendre le thé, développera de nouveaux goûts, mangera avec ses mains, se soulagera dans le trou et s'imprégnera des différentes saveurs africaines. A la fin de son périple, ce toubabou, débarqué depuis quelques mois rentrera chez lui, les yeux scintillants de bonheur, le teint ravivé, les idées florissantes, mais surtout le coeur rempli et comblé d'admiration et de bons souvenirs qu'il décantera avec le temps. A l'Africaine!

lundi 1 février 2010

Bonne fête Gabrielle pour tes 20 ans en Afrique

22 janvier

De l'eau, enfin de l'eau! Voilà les paroles que nous avons prononcé en arrivant devant ce spectacle d'eau. Avant de nous plonger dans l'eau fraîche, nous avons partagé un copieux repas en jetant un dernier coup d'oeil aux photos que nous venions de prendre du magnifique paysage que nous avaient offerts les dômes de Fabédougou. A ce point, avec la chaleur que nous avions emmagasinée, les petites canadiennes que nous sommes ne se sont pas fait prier pour s'installer aisément sous la grande chute. Nous avons bien profité de cette journée collective et du rafraîchissement offert par les Cascades, avant de retourner dans nos familles pour passer notre première vraie journée familiale. Le lundi suivant cette sortie, nous avions toutes rendez-vous à un petit maquis pour célébrer l'anniversaire de notre chère Gabrielle. Pour cette occasion, les Soeurs de la paroisse nous ont fait un gâteau de fête, ce qui fut pour nous une première. Le mercredi fut aussi une journée de premières. D'abord un rallye-vélo a travers nos familles banforalaises, puis un délicieux repas signé Fatim, et ensuite un cours de dioula pour se débrouiller avec la base. Restez attentifs, chers lecteurs, car d'autres péripéties viendront se joindre ultérieurement.
Lisanne et Vanessa

Quel magnifiques troglodytes. Malgré la poussière, la journée fut un pur délice. Un cadeau du ciel!

mardi 26 janvier 2010

Et les cascades!

Bouillon de fraîcheur pour le corps et de paix pour l'âme!

Visite aux Dômes

Premier repas en villa

Autour de la Fatim, cuisinière hors-pair et amie de toutes les filles, sans oublier la Rosée et le Vieux Père|

Premières impressions

Jeudi, 7 janvier, six heures... Le grand départ. Il est possible de lire sur nos visages une touche de tristesse. De quitter le Canada et ceux et celles qui nous sont chers. Cependant, dès notre montée à bord de l'autobus, une ambiance d'excitation presque palpable balaie et sèche les larmes. Enfin! La grande aventure est commencée. Nous pouvons presque la toucher. Un sentiment de fierté et de promiscuité s'installe entre nous, car nous partageons dorénavant la même Afrique, chacune avec son regard.
De la France vers l'Afrique, c'est l'euphorie totale. Nous regardons au travers des hublots, prêtes à découvrir ce continent. A notre arrêt au Niger, nous pouvons la sentir. Les paysages sablonneux, presque désertiques...Et ce soleil...Ce soleil si profond qu'on se demande si c'est le même qui brille chez nous.
Après de nombreuses heures, nous atteignons enfin Ouagadougou. Les gens sont des plus accueillants et chaleureux. Tout le monde s'adapte bien et l'introduction en famille, malgré la séparation se déroule bien. La vie familiale nous enrichit déjà. Et que dire des stages! Notre introduction sur 2 jours est le vrai début de notre mission ici. Chaque fille vit son stage au maximum et nous en apprenons tous les jours.
La première journée de groupe a été un point important de notre semaine. Nous avons pu échanger et partager nos perceptions et Fatim nous a préparé un succulent repas!
Bref, notre aventure est belle , et on vous redonne des nouvelles!
Navré d'avoir usé de votre patience. La période d'installation et d'adaptation tire à sa fin, avec son cortège d'énergies tirées, de rendez-vous manqués et d'apprivoisement de la Terre des Hommes Intègres. Tout va bien , et si Dieu le veut ( problèmes d'accès à Internet), à chaque semaine vous retrouverez nos péripéties. Tout va bien, la vie suit son cours, et même si c'est pas facile, pour paraphraser nos partenaires, on va gérer. Les familles, Fatim, Issa et les gens du Réseau transmettent leur beau souvenir aux stagiaires des années passées. A bientôt
Le Vieux père ( C'est la façon dont les africains me surnomment
Tiennou

mardi 10 novembre 2009

Là-bas et ici

Allô, terre de mes ancêtres, terre de nos ancêtres
Bientôt, très bientôt, le 7 janvier, je viens te retrouver
Après plus de 18 ans et demi d'absence, je reviens te voir
Je reviens voir le continent sur lequel je suis née
C'est avec hâte que je vais à la rencontre de gens merveilleux
Qui ont la chaleur de la Terre aussi bien que la chaleur du coeur
Des personne à la peau noire et aux dents blanches
Des personnes au coeur aussi grand que le monde
Mais je ne vous oublie pas mes amis, vous qui restez ici
Je vous emporte avec moi, vous serez vous aussi un peu là-bas
Lisanne

lundi 9 novembre 2009

Lorsque j'étais en cinquième année, deux jeunes cégépiens sont venus nous faire un magnifique exposé sur leur périple en Afrique. Comme vous l'aurez bien sûr deviné, ils étaient étudiants en Ouverture sur le Monde. Quand ils me parlaient de leurs aventures en Mauritanie, que j'étais impressionnée! Dans ma petite tête d'enfant de 10 ans, l'Afrique me semblait si loin, si inacessible! Et bien qui aurait cru que j'irais moi aussi, vivre cette expérience unique..! C'est tellement près maintenant ; moins de 60 dodos..! :P
Vivre leur culture, m'imprégner de leur mode de vie, savourer chaque instant... Très peu de mots pour exprimer tout ce que je veux retirer de cette expérience. J'espère revenir au Québec la tête pleine d'idées et de projets, revenir inspirée par cette magnifique Afrique...
Alors à très bientôt, sous un ciel Africain rempli de soleil et d'excitation! :)

Petite Lau..!

vendredi 6 novembre 2009

L'Afrique.

Très chère Afrique,

Lorsque je n’étais qu’une enfant, ma mère me montrait souvent du bout du doigt un grand livre où une foule d’images extraordinaires y apparaissaient. Des femmes au long cou doré ou aux petits pieds, un long bassin d’eau reflétant un château, une tour chambranlante, une grande porte aux quatre chevaux ou des arcs immenses qu’elle me disait triomphantes.
Depuis, mon esprit est avide de ces images et de leur histoire… Ce grand livre parlait également d’une contrée chaude, lointaine, inaccessible. Il parlait de toi, Afrique. Il parlait de toi et des milles et un secrets que tu caches...

Enfin, j’ai grandi et étonnamment, me voilà pourvue d’une indicible chance. La chance de te rencontrer et de te laisser changer ma vie. La chance de me laisser aller, de me laisser guider et baigner dans cette grande et belle aventure.

Je te savourerai, Afrique. Que tu le veuilles ou non. Je croquerai dans tous les instants que tu m’offriras et ce, sans peurs ni barrières. Tout ce que tu me présenteras, je le prendrai et le garderai précieusement tout au fond de mon âme.

À bientôt mon amie,

Julie

jeudi 5 novembre 2009

Il faut donner du temps au temps… dans 63 jours

Vous vous réveillez un matin,

Avec la sensation que tout ira bien.

Que votre vie a pris enfin le bon chemin,


Votre chemin semble tracé,

Votre avenir fondé,

Votre vie engagée,

Votre futur semble dénoué.



Avec Volta 2010 je m'engage,

Dans ce long et dur voyage,

À me laisser guider au bout d’un rêve


J’ai peur que cela ne soit qu’un rêve superficiel,

Que je retombe à nouveau de mon gratte ciel.

Mais tant pis, je prends le risque démentiel,

Pour ne plus vivre que d’artificiel.


Cynarss !!.. !


Le temps qui laisse la trace la plus durable est celui qui file comme l’éclair..

Histoire Fuker

Je ne suis que moi, une personne, assez logique non ?
Vais-je m'en sortir, je le crois bien !
M'ennuyer, oui bien sûr, mais j'vais en profiter,
Tête reposée bien entendu avant de réagir, on l'a appris !
De la joie de vivre à partager avec tout le monde,
Pan, de joie tout le monde en profite !
Je veux y aller au plus vite pour profiter,
T'aime ( er ) l'Afrique, j'y crois.....

Sarah Bine

mercredi 4 novembre 2009

l'histoire d'un DEC



10h30 un mercredi matin après un cours de littérature,
63 jours avant le départ de Volta2010.

Que d'émotions: peur, angoisse, hâte, excitation, entrain
C'est ce que je ressens en ce moment.
Bien que mes parents, mes frères et sœurs, mes amis et mon amoureux vont me manquer


Je sais que les larmes qui couleront à notre départ
Ne seront que temporaires
Nous aurons le temps dans l'autobus qui nous mènera vers l'avion
De rire, d'être excitées et de ne même plus penser à ceux que nous abandonnons pour ces Quelques 63 jours.


Lorsque nous sentirons les roues de l'avion quitter le sol
Nous nous tournerons vers Étienne pour lui dire :
«Nous voilà toutes les 10 embarquées dans l'avion !»
Et nous aurons une pensée pour Marilyn, Myreille et Érika qui ne seront pas au Burkina avec nous


Bientôt volta formera le «V» des oiseaux et nous migrerons vers le but que nous chérissons depuis près de 1 an et demi.
Laissons-nous porter par le vent jusqu'au Burkina


Je n'oublierai jamais l'année que nous venons de passer,
car elle fait partie de notre voyage.


Émilie !!
XxxxX