lundi 31 janvier 2011

« Les damnés de la terre » (Franz Fanon)



Le Burkina Faso c’est la terre d’accueil des étrangers, c’est celle des sourires, des salutations, de la chaleur humaine, des chefs traditionnels, des femmes laborieuses, de la solidarité, de la musique, de la danse, de l’artisanat, du plus important festival du cinéma et de la télévision du continent, celle d’un peuple fier qui lutte pour exister.

Le Burkina Faso c’est aussi le pays de la canne à sucre, de l’arachide, du sorgho, du mil, du maïs, du riz, du coton, des fruits, de la culture maraichère, de l’élevage, des mines; des mines de zinc, de fer, de cuivre, et surtout des mines d’or.

L’observateur attentif verra aussi le pays de l’homme endormi sur le sol épuisé par la chaleur et la faim, celui des enfants qui mendient, celui de la malnutrition, celui des classes trop nombreuses, celui de la pauvreté devenue endémique, celui des indigents, celui des handicapés mentaux qui errent dans les villes, celui du VIH/SIDA, celui de la mort omniprésente, celui de la domination des grandes ONG et des consultants en 4X4, celui des multinationales qui exploitent les ressources du pays à leur seul profit, celui d’un État incapable.

L’Afrique c’est aussi celle des Ben Ali, Laurent Gbagbo, Hosni Moubarak, mais aussi des Franz Fanon, des Nelson Mandela et des Tiken Jah Fakoly.

À Banfora les motos sont plus grosses, les voitures plus luxueuses, les portables plus performants, la violence est en augmentation. Le Burkina change, le Faso se modernise pour le meilleur et le pire.

L’Afrique aux mille visages tantôt tristes ou résignés, mais le plus souvent celui du continent le plus ouvert et le plus humaniste de la planète.

Jean Murdock

2 commentaires:

Tiennou a dit…

Murdock, mon frère et ami! Qui d'autre que toi pouvait aussi justement cerner cette Afrique mutante, tourbillonnante, envahissante! Avec ta tête bien faite de politologue averti, tes références de leaders contestables ou admirables! Mais aussi et surtout avec ton coeur, ta sensibilité, ton charisme, que tu m'as fait vivre et partager dans ce coin de pays, ou vivent peut-être des damnés de la terre, mais aussi et surtout des gens simples, vrais, authentiques et attachants, un peu comme nous tentons toi et moi de l'être aussi. Bonne route, mon frère, mon ami!

Unknown a dit…

Vous me permettez de croire envers et contre tous que la nature humaine est belle et bonne. Sans y être tout à fait, j'ai le sentiment bien humble de vous accompagner...
J'aime lire ces propos sensibles et touchants et surtout remplis de vérité.
Au plaisir de vous lire encore et encore!
Martine