jeudi 15 mars 2012

En trois temps


Me voilà déjà dans la dernière ligne droite de mon stage. Deux mois qui me semblaient si loin lorsque mes pieds se sont posés en terre africaine. Malgré mes doutes, j'ai appris à aimer cette terre. Nous revenons juste d'une fin de semaine à Bobo Dioulasso, seconde ville du pays. Et ce retour à Banfora m'a fait réaliser à quel point j'aime cette ville qui m'a accueillie voilà 40 jours.
J'ai appris à vivre ici et je peux maintenant dire que je vis l'Afrique en 3 temps. D'abord avec le corps, puis avec la tête et enfin avec le coeur! Parce que d'abord, c'est le corps qui reçoit tout.: les bruits, la chaleur et les foules de la capitale, plus tard la poussière, les odeurs d'essence de et viande grillée, et cette chaleur toujours implacable de Banfora!
Et là, C,est le choc. Les sens qui captent tout, c'est moi qui ralentit, qui se pose, prend le pouls de la terre, s'en imprègne. C'est l'Afrique corporelle.
Inévitablement, c'est avec la tête que mon périple continue. Une tête qui doit d'abord observer, mais qui veut souvent agir trop vite. Il reste que les gens que je rencontre, les discussions que j'ai, le travail que j'accomplis à travers mon stage, les moments que je passe en famille, entre amis, même seule. Tout ça m'enrichit et me fait apprendre. Ma tête s'emplit de 1001 chose qui resteront en moi pour toujours. Banfora s'immisce petit à petit dans mon esprit et je ne peux que m'en réjouir. C'est l'Afrique de la tête!
Finalement, et c'est là toute la beauté de cette expérience, je vis l'Afrique avec le coeur. Les sentiments que je vis colorent tout, absolument tout autour de moi.: les couchers de soleil, le goût de la mangue, le dioula que j'entends, la chaleur de l'air et des gens. Des sentiments aussi variés que la plénitude, la joie, l'émerveillement, l'amour de la ville et des milliers de coeurs qui y battent, tant de gestes si simples qui me remplissent. Seulement ressentir et vivre l'Afrique du coeur.
Mon corps, ma tête et mon coeur me disent que ce que je suis en train de vivre, c'est unique, c'est énorme, c'est beau tout simplement. Et c'est peut-être dans plusieurs années que je réaliserai l'ampleur de la chance que j'ai en ce moment.

Béatrice Gagnon

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