mercredi 25 février 2009

un mariage sous les manguiers

Lundi après-midi.

Nous sommes accueillis à l'entrée de la cour du chef de clan de Tengrela par les grands-frères de Fatim. On nous fait entrer, asseoir aux places d'honneur, des raffraichissements sont apportes, puis Fatim en personne vient nous saluer et s'asseoir avec nous un moment.

C'est la premiere de ses robes que nous voyons, elle en changera plusieurs fois au cours de la soiree, ainsi que de coiffure. Chaque fois, elle est éblouissante, avec un sourire heureux.
Ses amies nous reconnaissent, ses grands frères et plus tard la petite Augustine, grande et droite comme une jeune fleur, se relaient auprès de nous pour s'assurer de notre bien-être.

Du mariage religieux musulman, exclusivement masculin (exception faite des peaux blanches), aux danses symboliques, exclusivement féminines (à l'exception du grand frère qui filme la journée), nous voici emportés dans un tourbillon de festivités.

Les danses se succèdent, et malgré notre différence évidente - je veux bien entendu parler de notre méconnaissance des techniques de danse - nous sommes toujours accueillies et intégrées dans les cercles joyeux.
Les robes sur mesure faites pour l'occasion remportent un franc succès, et jusqu'aux boubous des hommes, derrière le dos desquels les enfants chuchotent "on dirait un imam, tu crois que c'est possible un imam tou babou ?"

Jusqu'au bout de la nuit, nous serions restés parmi nos hotes généreux, à danser au son des balafons ...

mardi 24 février 2009

Odyssée africaine

Bonjour à toutes et à tous.

Tout le groupe à vécu des expériences inoubliables ce weekend. J'avais bien hâte de vous les raconter.

Tout d'abord, samedi nous sommes allés pour pour la dernière fois nous rafraîchir aux cascades. Nous avions invité tous nos amis burkinabés. Nous avons pris de belles photos avec nos yeux de ce petit coin de paradis. Mais ne vous inquiétez pas, nous avons tout de même pris le temps de prendre des photos pour vous.

Dimanche matin, 5h30 am, c'est le début du pèlerinage annuel de Fabédougou. Toute la communauté chrétienne de Banfora est en branle. Le lieu de pèlerinage est à 14 kilomètres. Des milliers de Banforalais se déplacent, à pied, à motocyclette (parce qu'en Afrique, il y a en très très grande majorité des moto) et certains en voiture. Ma famille est partie avec l'Abbé Justin et soeur Marguerite dans une petite baché. Nous avons monté jusqu'en haut de la petite montagne où quelques milliers de pélerins suivaient le prêtre. Il y a eu une célébration, un repas collectif (vous auriez du les voir tous partager le repas, c'était extraordinaire. Tout le monde s'entraidait et était là pour les autres) et le retour du Saint-Sacrement.

Lundi matin, préparation pour le mariage de Fatim au village de Tangrela. Toutes les filles du groupe mettent leur habit traditionnel et nos 2 hommes, leur boubou. Il y avait près de centaines de personnes. Fatim a 43 frères et soeurs, tous issus du même père mais de différentes mères. Mariage musulman. Nous avons été tellement bien accueillis. :)
Les hommes se tiennent d'un côté, les femmes de l'autre. La partie danse appartient davantage aux femmes qu'aux hommes. Des musiciens avec leur balafons ont fait danser les invités jusqu'aux petites heures du matin. Toutes les femmes forment un rond autour de la mariée et entreprennent toutes sortes de danse. Génial. Fatim était tellement belle. Augustine nous a promenés partout et nous a montré à bien danser.

Ce périple africain s'achève bientôt mais ô combien de beaux souvenirs resteront gravés dans nos mémoires.
Je vous aime

Anne-Marie xxx

Ca arrive...

On y est maintenant...
Plus j'y pense...
Et plus on dirait que le temps passe vite...
Et ça me déplaît...

Je suis si bien ici...
Entouré de chaleur...
De gens formidables...
D'expériences inoubliables...

Je ne veux pas quitter ce monde merveilleux...
Ça me fait mal de penser qu'on va devoir tout quitter...
Mais...
Je me rassure en me disant qu'on a vécu tant de choses ici...
Qu'on va rester marqués à jamais de cette expérience...
Que les personnes qu'on a pu connaître ici vont rester à jamais dans nos coeurs et nos têtes...

Mais que surtout...
Un jour.. Je vais revenir...
Mathieu le Burkinabé

dimanche 15 février 2009

Et voici Fatim

des images ...





au village troglodyte

La sortie de cette semaine, à une centaine de kilomètres (autant dire toute une expédition) nous a menés vers la zone des 3 frontières, entre le Burkina Faso, le Mali et la Cote d'Ivoire. Là, perché sur une petite montagne, au pied d'une belle falaise, se tient au frais un village troglodyte désert. La vue sur les trois pays est grandiose, des éperviers tournoient dans le ciel bleu pur, l'air déjà chaud de la fin de matinée est immobile. Les histoires veulent que ce village ait été construit par un peuple de pygmées chassés du Mali par des luttes pour les richesses de leur territoire.

Il est vrai que les cases sont minuscules, les greniers des maisons de poupées. La-haut pas d'eau hors la saison des pluies, d'incessantes montées et descentes pour cette tribu qui cherchait en bas son eau, son argile, sa paille, pour la porter en haut où le troupeau et les familles étaient plus en sécurité. Dans la plaine on voit encore les traces des rizières. La population veille soigneusement à la protection et la sauvegarde du site, aussi on peut encore voir les cornes d'alarme en métal, des poteries et jusqu'aux charpentes de bois des cases. Seules les intempéries ici détruisent les traces du passé encore récent.

Dans les falaises, réfugiés à la fraicheur, les singes sont calmes dans la journée. Dans les manguiers les perroquets disent au monde leur existence. Le sol a été balaye sous les anacardiers, dont la pomme est amère et la noix, dite de cajou, grillée est un délice. Tout ce lieu est un peu magique, paisible et immuable, regardant insensible passer les guerres et les réfugiés.

Sur la route bordée de hauts arbres a l'ombrage bienvenu, héritage du colonialisme français, de petits villages, de plus gros, des enfant qui agitent la main, parfois un stand de vente de mélange à mobylettes. Le minibus crève, les passagers descendent, vont attendre sous les arbres, un attroupement se forme, la roue est changée, peu fiable la roue de secours ...

mardi 10 février 2009

Boubous a Bobo

Grande fin de semaine a Bobo Dioulasso
Ce sera une equipe de redoutables negociateurs qui rentrera au Quebec dans quelques semaines, grace a une excellente experience dans le quartier des artisans (objets de bronze, d'ebene, et batiks au bord du marigot) et le lendemain au marche, pour le plus grand plaisir de tous.
Au musee de la musique nous avons decouvert que Lisa et Mathieu imitent tres bien le cri du lion (pas si facile que l'on pourrait croire).
Les soirees aux Banbous et au bois d'Ebene nous ont offert une bonne session de musique africaine, et nous avons vibre devant le spectacle du danseur cracheur de feu.
Les poissons sacres ne sont pas les memes d'une annee a l'autre, mais il s'agit tout de meme d'une experience edifiante, et puis ne dit-on pas que rire est bon pour la sante ?
Voila, je crois que j'en ai dit trop ou pas assez, a vous de decouvrir le reste par quelques interrogatoires serres au retour ;)
J'en profite pour vous envoyer un peu du vent chaud qui souffle ici ...
Guenaele